Kaïros

Peut-être ne connaissez-vous pas ce jeune dieu,  pourtant il structure notre quotidien depuis toujours et pour longtemps.

Il y a 3 dieux grecs du temps. 

Le plus connu, Chronos, incarne le temps chronologique, le temps social, celui de l’éphéméride, qui dit que chaque jour est un jour nouveau. Le second, Aiôn,  incarne le temps synchronique, le temps du sacré qui fait qu’il y a des choses qui reviennent ; des anniversaires, des jours de l’an, des célébrations religieuses qui rendent présents les morts. En psychologie c’est le temps de l’Inconscient. C’est comme si le temps était une spirale dépliée.

Et puis il y a le jeune Kaïros. Le dieu qui incarne l’instant, l’opportunité, le bon moment de faire une chose. Il a une grande mèche sur le front qu’il faut savoir saisir dès qu’il passe ; si on le laisse passer,  la main qui veut le saisir glisse sur son crâne lisse.  Quand c’est trop tard, c’est trop tard ; est passée l’opportunité. C’est le dieu que l’on convoque en médecine dès la Grèce antique : un médicament est bon quand la bonne personne le donne au bon moment. L’art du thérapeute, de tout thérapeute, y compris voire surtout des marabouts sorcières 

et autres guérisseurs, est de créer cette situation où passe le jeune dieu dans l’esprit du patient.

Pourquoi je parle de ça ?

Parce que nous ne sommes pas dans une crise écologique que l’on pourra soigner avec des trouvailles présumées d’ingénieurs. Nous sommes sur des points de bascule ce qui est dramatiquement différent. Par exemple : le climat de mon enfance on l’a perdu pour des siècles quoiqu’on fasse. « On »  a (les gens raisonnables) laissé passer les occasions de changer pour  n’avoir qu’une crise écologique et non pas un basculement. 

Saisir Kaïros quand il passe

Mais quelles sont les opportunités que nous pourrions saisir ? Si on ne le sait pas, on ne les verra qu’une fois passées, toujours trop tard. 

Alors, est-ce le bon moment pour déclarer l’urgence écologique sanitaire et démocratique ?  Qu’en pensez-vous ? 

Nommer les choses : si les élus ne le font pas maintenant, ils ne le feront jamais, parce que ça veut dire que leur urgence est ailleurs, alors qu’ils la nomment.

Appel aux colocaTerre

Parce que nous sommes des colocaTerre et non pas des co-propriétaires, je me propose de créer une association dont l’objet 

ne serait pas de ré-éduquer le petit peuple ou de s’organiser en lobby citoyen, en opposition municipale, en parti politique, 

mais serait 1 de transmettre des connaissances pour alimenter la réflexion, sans exclusive, sur les questions démocratiques en lien avec l’état de notre biotope et son avenir ; 2 de se rassembler pour réclamer une Constituante pour que l’on décide enfin de la règle du jeu démocratique ; ce qui commence par une analyse critique du système pseudo-représentatif actuel, qu’il soit majoritaire ou proportionnel.

Pourquoi ?  

1 Parce que la situation écologique

Nous en avons des représentations via le GIEC, l’IPBS, mais aussi les médias et les réseaux sociaux. Mais sont-elles correctes ? Pour ma part, je réfléchis à partir de celle-ci : 

les limites planétaires dont 6/9 sont dépassées 

  • CO2 à émettre,                         nous n’avons plus de budget
  • Biodiversité,                                                   
  • Pesticides et engrais azotés,                        
  • Arbres à couper,                                            
  • Plastiques à fabriquer                                  
  • Eaux à polluer                                               
  • Océans à acidifier                                         

Ces réalités physico-chimiques ne négocient pas. Il n’y a pas de banques, aussi elles doivent devenir les “nouvelles références budgétaires” pour penser nos projets individuels et collectifs.

2 Parce que la situation sociale

Des conditions de vie de plus en plus difficiles pour un nombre croissant de familles en France et à travers le monde, des perspectives sombres, des mises en compétition des plus fragiles aux conséquences dramatiques pour les populations, des sources de souffrance politique économique et climatique qui jettent et jetteront sur les routes de plus en plus de gens. Un système qui fait monter l’argent par capillarité vers le haut.

3 Parce que la situation démocratique

La population est exclue des choix de civilisation, elle ne peut faire Peuple souverain, elle ne peut qu’élire des guides censés la représenter. Elle est réduite au statut de consommateur d’une offre électorale (un marché “compétitif” dont les dés sont pipés), au lieu d’être productrice de sens. 

Des guides “raisonnables” sont au pouvoir depuis longtemps et nous gèrent comme si nous étions des aveugles, et bien sûr ils ne sont pour rien dans la situation écologique et sociale. Un tel mépris du Peuple ne peut fonder une société qui se voudrait démocratique.


Comment

1 Une posture

. Nommer les choses pour ne pas rajouter au malheur du monde (Camus), mais “nommer n’est pas dire le vrai, mais conférer à ce qui est nommé le pouvoir de nous faire sentir et penser sur le mode qu’appelle le nom” (Isabelle Stengers). Cette prétention à nommer exerce une violence psychologique certaine ; pour ma part je l’assume car elle est salutaire pour qui ne place pas son ego au mauvais endroit, et ses privilèges comme sacrés.

. et travailler : 

    • sur les représentations que nous avons de la situation. Elles nous empêchent d’agir voire risquent de nous amener dans des directions mal identifiées.
    • sur le diagnostic qui doit être collectif et partagé.

2 Des phrases clés

  • Le pouvoir appartient à celui qui impose son diagnostic, définit le problème, car il induit les solutions.
  • On ne peut pas régler un problème que l’on ne nomme pas, ou pas correctement.
  • Si parler ne sert à rien dans notre démocratie, alors c’est de cela dont nous devons parler.
  • La première des transitions, qui conditionne la réussite des autres, est culturelle.
  • Agir c’est s’arrêter, se retrouver en place publique, s’assoir solidement en cercle et prendre le temps de parler/se parler pour penser, faire et être communauté.
  • L’échec n’est pas une option.

Tout ceci est de nature à nous remettre au centre du jeu sans demander l’autorisation à quiconque, à reprendre toute notre importance, à exercer notre pouvoir.

3 Des valeurs à partager

Je suis un militant de la laïcité.point (mais qui sait vraiment ce que cela veut dire ?), par conséquent pour une organisation du pouvoir, une démocratie, qui permettraient à la population dans son ensemble, et avec les particularités de chacune et chacun, de s’instituer  Peuple souverain.

Vous voulez être tenu informé des initiatives ? Vous voulez vous associer ? Signalez-vous.

contact colocaterre@proton.me 

Il faut être au moins 2 pour s’associer ! 

Mais être plus de 2 c’est mieux.

Une petite nouvelle

Rêve d’océan 

Je me retrouve après plus de 20 ans de nouveau face à  l’Océan, dans les environs de Biarritz. De la plage, en tenue réglementaire du baigneur du dimanche, c’est-à-dire sans les petites palmes, je vois des jeunes s’amuser au loin dans les rouleaux. Ils surfent en nageant ; c’est un coup à prendre.
Comme je suis un bon nageur, je cède à l’envie de donner une leçon à ces jeunes branleurs. Je commence à remonter les rouleaux. À 20 m du bord je me fais embarquer une première fois ; le temps de reprendre mon souffle, un deuxième. Je suis en mauvaise posture. Un troisième arrive et m’épuise complètement. L’instinct de survie, revoir les gens que j’aime, même humilié, me ramène à la raison, je fais demi-tour.

  • s’il vous plait aidez-moi ! Je tends mon bras vers mes voisins, ils le refusent ! Oui ils le refusent !
  • Moi aussi je suis en difficulté. Se justifient-ils.

Et ils s’éloignent de moi ! Le plus proche en me regardant du coin de l’oeil. Les maîtres-nageurs papotent sur la chaise haute et je vois qu’ils ne me voient pas. Pour ne pas être ridicule je n’appelle pas (la plage est bondée et ma femme farniente) ; mes voisins ne les appellent pas non plus. Mutique, je rejoins la rive épuisé en flottant comme un (vieux) bouchon.  Je suis passé à deux doigts de la noyade et du ridicule ; les maîtres-nageurs de la faute professionnelle ; mes voisins de la culpabilité à vie (peut-être mais c’est pas sûr).

  • Chérie, j’ai manqué me noyer sous le nez des maîtres-nageurs ; les autres nageurs ont refusé de m’aider… et je n’ai pas appelé à l’aide pour ne pas être ridicule. 
  • C’est une faute professionnelle, tu devrais aller leur dire ! 

Je note que ça ne l’étonne pas que je me sois mis dans cette situation où la machine ne suit pas le pilote. Faut dire que je suis un habitué : il m’arrive de sortir large d’un virage pour avoir loupé le point de corde. 

– Sûrement qu’ils surveillaient plutôt les jeunes baigneurs sur le front des rouleaux et négligeaient ceux de la première zone. C’est une façon de scanner plutôt logique, je ne peux pas leur en vouloir.

Mais pourquoi diable me suis-je mis dans cette situation ? Serais-je suicidaire ? Qu’est-ce qu’il m’a pris de vouloir aller nager avec la jeunesse ? De vouloir la défier ? Le désir de glisser sur l’eau comme un surfeur, le désir de participer à la fête ? J’identifie que ma vanité m’a aveuglé sur la réalité de mes moyens. Elle m’a fait confondre le rêve et le projet ; j’étais donc confus. Je n’avais pas les moyens de faire de mon rêve un projet. On m’aurait cru confiant alors que j’étais dans l’illusion. C’est ça la folie des gens ordinaires.

En clair, je n’ai pas actualisé ma représentation de la situation ; elle a changé, terriblement. Je suis passé devant le temps et je n’en veux rien savoir. Ma femme m’aurait arrêté si je le l’avais prévenu de mon projet. Peut-être.

  • J’ai sur la patate l’attitude des 3 baigneurs (Petite vidéo pour illustrer leur attitude). Ils se sont éloignés plutôt que de m’aider ou appeler. Je suis complètement retourné. Je ne l’imaginais pas même si je connais ces démonstrations psycho-socio.

Peut-être ont-ils pensé que ce n’était pas leur devoir, ou que c’était à moi d’appeler, ou peut-être ont-ils attendu que le voisin le plus proche le fasse. C’est l’attitude fréquente, genre « pourquoi moi ? ».

Je reste intrigué par une autre chose. Je me suis presque noyé, presque. Ça veut dire que quelque chose m’a dégrisé juste à temps ; j’ai failli insister. La succession des vagues est venue me rappeler la réalité, non négociable. Il a fallu cette situation chaotique pour que j’admette que je n’avais pas les moyens d’atteindre ce rêve de jeunesse : surfer, voler. Les rouleaux ont dû me gifler pour me sortir de mon rêve éveillé. Merci.

Mais c’est quoi ce désir, ce fantasme de glisser, ce  goût pour la vitesse ? Je sais que je ne suis pas le seul dans cette quête. Elle se déploie dans nombre de situations. A cheval, en voiture, en ski, sur les toboggans, en parachute et en saut à l’élastique, en avion, en voyages lointains, etc… Qu’est-ce que c’est que ce truc de rester en équilibre dans une situation de déséquilibre ? Ce plaisir, cette jouissance de jouer avec son centre de gravité. Pourquoi est-ce si fascinant ce fantasme qui me fait avancer comme un âne ?.

J’élabore une hypothèse que je confie à ma femme. Elle me trotte en tête depuis longtemps.

  • La gravité nous ramène au sol, et la mort nous y fige, l’immobilité réveille le fantasme de la mort, le sommeil aussi. Toute notre symbolique de la mort est dans cette fatalité de la chute, d’être cloué au sol. 
  • Tu as déjà dû me dire un truc comme ça. Elle tente une sortie. Je vois bien qu’elle néglige l’évènement.
  • Oui sans doute. La vie c’est le contraire : c’est vers le haut, ça rebondit, ça va vite, c’est bruyant, c’est debout et le plus haut possible. C’est la victoire arrachée à la gravité, à la mort donc. On fait un pied de nez à la mort dans les jeux de déséquilibres successifs. On éprouve que l’on est bien en vie. Je me sens vivant tant que je réagis comme un ressort.

Je ne sais pas si elle m’écoute vraiment, mais je poursuis. C’est aussi une habitude.

  • Petit problème, comme tout le monde, je suis mortel et à usage unique ; je vieillis, je ne peux pas être et avoir été. Dit autrement, la vie en moi qui ne renonce pas peut me tromper si je ne fais pas régulièrement une mise à jour de mes moyens ; ceci de façon à ne pas prendre mes rêves, mes désirs de jouissance, pour des projets. 

M’apercevoir que je n’ai plus les moyens de mes rêves me dépriment, mais je constate que ça peut me sauver la vie. Il y a des gens qui appellent ça la sagesse qui viendrait avec l’âge, mais je ne pense pas ça ; je pense que ladite sagesse est une simple gestion économique des moyens restant à notre disposition. La sagesse c’est quand on ne colle pas un désir de jouissance sur tout ce qui bouge, soit parce qu’on n’en a plus les moyens, soit parce qu’on sait se contrôler. L’homme civilisé est celui qui se retient disait Camus. Dont acte.

J’insiste, même si c’est sans espoir. 

  • je trouve que ce que je viens de vivre ressemble à ce que nous vivons avec la situation écologique et sanitaire, avec les aléas, prévisibles, qui nous dégrisent, ou pas. Collectivement nous ne voulons pas faire la distinction entre les rêves et les projets, d’où des conséquences dramatiques. Je tente de lui partager mes réflexions géniales.
  • Hum, grogne-t-elle sans lever les yeux de sa revue. Elle reste peu sensible au génie humain.
  • Tu sais pourquoi tu ne m’as pas surveillé ? Parce que tu as délégué cette responsabilité aux maîtres-nageurs. Si ça avait été les enfants, tu les aurais surveillés même au pied du poste, et tu les aurais empêchés de faire n’importe quoi. 
  • C’est donc de ma faute, je me disais aussi. Elle dit ça sans même esquisser un demi-sourire.
  • J’avoue que je n’ai pas voulu appeler à l’aide pour m’éviter le ridicule de me faire secourir à 10 m du bord. 
  • C’est effectivement plus honorable que prendre le risque de se faire bouche à boucher sur la plage en cas d’échec. Cette fois-ci elle se marre du tableau qu’elle s’imagine décrire aux enfants et aux amis.
  • Tu me laisseras raconter s’il te plait. Je voudrais sauver le peu de dignité qu’il me reste. On en rit.
  • Mon pauvre ami, tu n’es plus ce que tu étais, il va falloir en rabattre un peu. Après toutes ces émotions, ce soir, une tisane et au lit pépé !

Plus tard, dans la voiture, je reviens sur la scène. Je viens de faire un lien que j’aurais dû faire plus tôt. Ma mère, loin d’ici, est sur ce qui sera son lit de mort. J’aurais dû en tenir compte et redoubler de prudence, car une des façons de lutter contre un moment dépressif est l’excitation, jusqu’à la mise en danger. Et ça je le sais, et je le savais.

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  • On ne sait pas toujours, quand des gens sont dans l’excitation, s’ils vont vraiment bien ou bien vraiment mal ; ça peut être une fuite, un évitement, une tentative de s’apaiser via le corps plutôt que par la parole, l’acceptation et l’exploration de la souffrance. C’est un procédé auto-calmant, comme l’est le consumérisme donc. Tu vois, je sais tout ça, et pourtant j’ai négligé ces éléments face… à la mer… où j’ai failli… retourner. 

On reste silencieux un moment. Je sens son inquiétude ; elle sent la mienne. Je dois reconnaitre un mouvement dépressif en moi, pour ne pas dire suicidaire, sinon c’est au risque de me mettre en danger à mon insu. Je suis contrarié.

Plus tard dans ma vie, je fais d’autres liens avec la situation écologique. 

  • Je ne comprends pas le comportement des maîtres-nageurs de cette autre scène. Je ne comprends pas celles et ceux qui n’appellent pas, ne protestent pas alors qu’ils sont en train de se noyer, je ne comprends celles et ceux qui se détournent alors qu’ils voient. Les seuls que je comprends, ce sont ces jeunes qui jouent avec les rouleaux… qui dansent au bord du gouffre, pour en avoir été, et parce qu’ils en ont les moyens. 
  • Humphf. Tente ma femme pour me décourager de poursuivre.
  • On devrait mieux mesurer l’écart entre nos rêves et nos moyens d’en faire des projets ? On devrait vérifier les conséquences de nos rêves, on devrait vérifier que nous ne luttons pas contre la dépression sans la nommer. Elle ne m’aura pas comme ça.
  • Hum hum. Elle tente un acquiescement le plus neutre possible pour éviter le débat. Je la connais. 

Je ne renonce pas à réfléchir à haute voix. Je sais que le meilleur moyen de savoir ce que je pense, c’est de le dire. C’est seulement une fois dit que je sais si c’est clair en moi ou pas.

  • Le marketing du consumérisme est d’associer ses produits à la vie même : prendre l’avion, aller loin, explorer en 4×4, les innovations technologiques ; sexe et séduction. C’est un exploit car c’est exactement l’inverse en terme de finalité, le consumérisme est mortifère et nous le savons ; c’est ce que l’on appelle une addiction : jouir à en mourir. Tout discours appelant à se calmer – rappelant le réel – est associé à l’inverse, à quelque chose de triste voire mortel. On a donc un problème de représentation… du problème. Je suis plutôt content de ma tirade.
  • On n’empêchera jamais personne de manifester sa joie de vivre par des prises de risque, des déséquilibres, des glissades, des ordalies. Elle défend toujours la jeunesse toutes griffes dehors, en toutes circonstances, si elle la croit attaquée. Elle ne fait jamais dans la nuance et je me retrouve accusé régulièrement de bougonnisme.
  • J’espère bien, et ce n’est pas ce que j’ai dit qu’il fallait faire. Ça c’est la critique spécieuse que l’on adresse à tous les lanceurs d’alerte. Pour moi, il s’agit simplement de ne pas faire prendre de risques aux voisins, qui ne nous ont rien demandé, pour jouir impunément des plaisirs qu’offrent… l’addictisme. Nous sommes liés par la situation écologique, nous sommes des colocaTerre, et je conteste à mon voisin le droit de détruire cette location commune, que louent également les enfants et petits-enfants. Je suis sûr que nous sommes d’accord. J’ai l’impression d’énoncer une banalité affligeante.
  • C’est d’une banalité affligeante mon pauvre ami ! Et tu me l’as dite cent fois. Tu radotes.
  • C’est parce que personne ne m’écoute, personne ne me parle.
  • Tu radotes et tu n’as jamais tort. Comme mon père.

Touché coulé.

Voir le courrier que j’ai adressé à M. NEUDER, candidat à la députation dans la 7ème circonscription de l’Isère, la veille du deuxième tour, et sa réponse.

 

Bonjour Monsieur Neuder

Copie à Mme Dezarnaud, bonjour Madame
Certes, il y a une différence majeure entre vous et M. Auguste, vous n’êtes pas raciste, j’en suis sûr. Mais les garde-fous constitutionnels empêcheront toute dérive de ce côté.
Le problème est essentiellement le climato-scepticisme du RN, qui n’est pas non plus sans adepte dans votre parti.
Sur les questions écologiques, vous m’avez déclaré dans votre bureau M. Neuder que l’urgence était de 10 sur une échelle de 1 à 10. J’ai apprécié votre sincérité.
Mais dès lors, pourquoi ne déclarez-vous pas l’état d’urgence écologique climatique et sanitaire publiquement ? J’ai compris qu’EBER s’y refusait, et j’ai la même question pour Mme Dezarnaud.
Votre métier Monsieur est de vous occuper d’une fonction vitale, vous savez mieux que quiconque ce qu’est une urgence vitale, et comment on ne peut pas y répondre par des mesurettes ni graduellement à partir d’un certain seuil, ni sans en parler au malade.
Vous aideriez grandement les électeurs – qui ne voient guère de différence au final – en vous sortant des consignes de votre parti qui euphémise les questions écologiques ; vous basculeriez du côté des solutions et non pas du problème. Mais est-ce possible dans ce système pyramidal et sans froisser votre électorat climato-sceptique ? Je suis sûr que non, mais ce serait formidable si vous me donniez tort.
A ce stade, je n’ai aucune raison de légitimer, par ma participation, un système qui donne une majorité exécutive à une minorité, et à quelques élus, qui aggravera au final nos problèmes d’adaptation et de survie.
Je resterai à la disposition des élus, quels qu’ils soient, qui voudront nommer la réalité et s’atteler à la tâche qu’ils ont réclamée.
et la réponse qu’il m’adresse via son secrétariat.
Elle est déprimante, et j’en ferai l’analyse plus tard.
Bonjour Monsieur VARIENGIEN,
Je ne pense pas que les climato-sceptiques soient nombreux au sein de notre parti. Mais plutôt que notre approche est différente, plus pragmatique et prenant en compte les 3 piliers du développement durable sans oublier l’économique et le social.
La transition écologique ne se fera pas sans les entreprises et au détriment des citoyens.
Alors qu’un discours radical peut être repoussoir, ce sont les militants modérés qui font le plus avancer la question écologique. La réponse doit être fondée sur la science et en concertation avec la population.
L’état d’urgence climatique nous semble davantage relevé de la communication et nous préférerons toujours des actions concrètes plutôt que des postures.
Notre parti propose depuis plusieurs années un plan ambitieux de réduction des émissions à effet de serre fondé sur des énergies peu émettrices et ayant un cout supportable pour la population et notre économie comme préconisé par le GIEC. Nous refusons une décroissance qui serait synonyme de paupérisation et qui se ferait donc contre les citoyens.
L’exemple dogmatique de l’Allemagne nous montre ce qu’il ne faut pas faire.
Aujourd’hui de nombreux écologistes européens partagent notre vision et nous avons pu défendre des positions de bon sens au niveau européen, que ce soit une barrière écologique aux frontières de l’Europe, le refus de traites de libre-échange et la mise en place de la taxonomie verte comprenant les énergies peu émettrices et qui nous permettront de sortir des dépendance étrangère pour notre approvisionnement.
Je peux vous assurer que les français, et parmi eux nos électeurs, sont désormais majoritairement pleinement conscient du défi climatique et qu’il doit être une priorité pour nos politiques du siècle à venir.
Nous nous battrons au sein de notre territoire et dans l’hémicycle sur ce sujet, c’est la condition sine qua non pour offrir à nos enfants une planète vivable et transmettre notre héritage. C’est ce message que je porte et continuerai à porter si vous m’accordez votre confiance.
Nous restons à votre disposition si vous souhaitez aborder des points spécifiques de notre programme à ce sujet ou pour tout autre question.

Rdv le mardi 21 mars 20 h au château de Montseveroux

Le ministre de la transition écologique M. Christophe BÉCHU, annonce pour la première fois, dit-il dans cette conférence que le scénario retenu est de 2,5° pour la planète, donc au moins + 4° pour la France. Mais c’est dit à la sauvette, sans cérémonie, sans regarder la salle, la tête basse.

Ce monde qui meurt n’aura pas droit à un enterrement national, à des marches blanches où l’on pourrait défiler avec les pancartes habituelles : plus jamais ça. Non, on le laisse partir comme on mettrait une lettre à la poste. J’ai honte pour ceux qui n’ont pas honte.

tapez sur youtube :

France stratégie, conférence Adaptation au changement climatique dans les territoires

Passez l’intro et voir la conférence et la conclusion

 

Le sénateur Ronan DANTEC, précise que c’est la fourchette haute dans les projections du GIEC avant l’effondrement. “On espère que ça refroidira après.”

Si je comprends bien le français, cela veut dire qu’ils annoncent la fin de notre monde, de nos modes de vie actuels et de nos projets ;  que nous sommes atteints d’une maladie chronique dont on espère rescaper, mais c’est pas sûr. Mais ce n’est pas dit comme ça ; il ne faut pas paniquer les gens disent-ils.

Ils pensent traiter le problème entre élus, avec l’administration, via des investissements et des investisseurs, des biotechnologies. De volonté populaire, de choix populaires, il n’en est pas question. Nous sommes simplement tenus de ne pas paniquer, de ne pas dramatiser, et nous tenir à notre place. Serions-nous le problème ?

N’est-ce pas un choix de société qui nous échappe une fois de plus ? Auquel nous consentons par défaut, par discipline ou sentiment d’impuissance, par incapacité constitutionnelle ?

Comme personne, ni élus ni associations en mesure de rassembler valablement, n’appellent la population pour prendre la mesure de l’annonce, je donne un nouveau rdv malgré les échecs précédents. Mais je suis prêt à passer la main le cas échéant.

Je vous donne rdv pour :

  • accuser réception du message ministériel (nous avons une maladie chronique et l’issue est incertaine), peut-être comprendre comment et pourquoi ils banalisent cette annonce tout à fait historique.
  • préciser ce qui va changer, c’est-à-dire quelles sont les conséquences sur nos vies et celles des générations futures
  • comprendre les avantages et inconvénients de leurs solutions
  • peut-être commencer à imaginer les alternatives vivantes et joyeuses, car l’adaptation  et la survie, notamment de la majorité fragile et silencieuse que nous sommes, ne peuvent pas être des buts en soi.

Nota : nous ne sommes pas tenus d’être d’accord sur tout, ni même sur quelque chose, mais nous sommes tenus de parler puisque nous sommes des êtres de paroles. Si nous ne parlons pas, nous ne sommes plus.

 

Si vous ne savez pas comment évaluer cette information des +4°,

imaginez qu’on vient de vous annoncer une maladie invalidante – la vie ne sera plus jamais comme avant, définitivement, pour vous et vos descendants – qu’on va vous traiter sans votre avis et sans espoir de revenir à la situation initiale donc, et en espérant que ça marche ; c’est pile ou face car on n’a aucune expérience dans le domaine, c’est la première fois que cette maladie se présente à nous. 

Les médecins qui n’ont jamais vus cette maladie et n’ont pas présenté de diagnostic, vous disent que c’est banal, c’est une info parmi d’autres. Ils vont la traiter par la biotechnologie sans savoir si elles ne sont pas la cause, puisqu’ils ne sont pas médecins !

Tout va bien, ou il faut en parler ? Il me semble que ça mérite d’en parler d’urgence et d’inviter ses voisins. Merci de vous annoncer. Si on est nombreux, je demanderai une autre salle.

        Appel aux montseveroudères

      « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs» J. Chirac, il y a 20 ans !

      Alors nous ? On fait quoi ici ?

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Atelier citoyen. Le 6 déc 20 h  au château

A l’appel de Champiflore, PRELE, les écocitoyens

 

Soyons honnêtes avec nous-mêmes, si on ne s’en mêle pas plus c’est 

1 que nous n’y croyons pas vraiment ou 

2 que nous avons renoncé, car impossible ou trop tard ou trop compliqué de sauver quoi que ce soit, ou 

3 que nous espérons encore, mais que d’autres vont faire le boulot à notre place (les élu(e)s locaux ? Les député(e)s ? Les jeunes ? Les pauvres ? Les vieux ? Macron ? Un gouvernement mondial ? L’Europe ?) ou

4 que nous attendons un miracle technologique, ou le sort, ou

5 ? Autre chose encore.

Si vous ne savez pas pourquoi vous n’arrivez pas à vous mobiliser, venez en parler, on peut chercher la réponse ensemble.

Mais si nous pensons vraiment que notre maison brûle, si nous croyons vraiment le GIEC et nos propres yeux, si nous pensons vraiment qu’il y a une urgence climatique (entre autres), si nous croyons ce que nous savons, alors nous devons en faire une priorité, et a minima nous rassembler entre citoyens, tant que c’est possible pacifiquement, pour définir en commun des actions.

Un atelier citoyen, c’est le premier outil à créer pour traiter nos problèmes écologiques – les élus aussi sont les bienvenus –  pour faire ce que nous avons à faire, avec les présents qui voudront bien faire avec les seuls présents. C’est le B.A.BA de la démocratie.

Si nous ne faisons pas ça, alors il faudra se résoudre à devenir survivalistes, c’est-à-dire chacun pour soi et dieu(x) pour tous ; ou rejoindre les mouvements de rébellion. Dans les deux cas c’est symptomatique d’un échec démocratique, celui de notre mutisme institutionnalisé et consenti.

Pour info https://www.legifrance.gouv.fr/contenu/menu/droit-national-en-vigueur/constitution/charte-de-l-environnement qui a valeur constitutionnelle.

J’ai publié dans le N° 11 de L’ORTIE (p9 et 12 ou Plan écocitoyen     Liste actions possibles) un plan et une liste d’actions qui peuvent nous servir de base de discussion. Mais on peut discuter d’autres options si vous les amenez

 

Jeudi 27 octobre 19h 30,   Salle mille fleurs au château

Pénurie… de mots et de lieux pour les dire

La réalité n’arrive pas jusqu’à notre inconscient telle qu’elle. Elle est traduite et transformée préalablement par des mots et par nos expériences précédentes. D’où une bataille féroce pour nommer les choses, les euphémiser, via une kyrielle d’experts qui “décryptent” l’information. Avant on appelait cela de la propagande.

La proposition sous L’arbre à palabres, c’est de nommer le réel que chacun vit et observe avec ses propres mots, ses propres représentations, de les confronter à celles des autres, en direct, pour se surprendre soi-même par ses propres mots ; pour éventuellement se dégager des idées toutes faites que l’on nous jette comme on jette des filets de pêche.

Ne vous y trompez pas, c’est un exercice d’appropriation du réel donc éminemment subversif, c’est-à-dire qui questionne le pouvoir et le rapport au pouvoir.  C’est évidemment pour ces raisons que nous avons pas de lieux pour le faire. Et pas d’habitude. C’est sans doute aussi pour cela que l’“on” a préféré : 1 améliorer les fauteuils et les écrans plutôt que le vocabulaire et les possibilités de l’améliorer ; 2 améliorer la délégation de notre responsabilité plutôt que les possibilités de l’assumer.

La réalité dont il faut parler, c’est le temps des pénuries qui arrivent. Ô surprise ! Mais une pénurie dont on ne vous parlera pas c’est celle des lieux et occasions de dire des mots, de les entendre, de se recharger en mots, de les troquer, de les évaluer… En toute souveraineté ; au-delà des 3 mots d’un micro-trottoir. Alors je vous donne rendez-vous, c’est tout ce que je peux faire pour vous.

Jeudi 8 septembre 19h30 – 21h30 salle du levant à Montseveroux

“Notre maison brûle”, ne parlons pas d’autre chose.

Les catastrophes “naturelles” sont les premières craintes de la population. Nous avons vécu cet été une expérience très angoissante, de l’ordre du traumatisme, et nous savons qu’elle ne restera pas exceptionnelle, ce qui rajoute à l’angoisse.

Que l’on pense que la Nature se venge (y’a rien à faire) ou que l’élastique nous revient au visage (on n’y est pas pour rien), il reste déconseillé de rester seul et mutique dans une telle situation. Je vous propose de venir partager vos sentiments et pensées, et peut-être aussi vos espoirs.

Vendredi 1er juillet 19h30, salle du levant, château de Montseveroux

En démocratie, il serait toujours temps de se poser la question :

Que peut le peuple ? Si tant est qu’il existe !

Les législatives viennent de rendre leur verdict : où est passé le peuple ?

Et il manque 3 à 5 millions de personnes non inscrites !

 

Ci-dessous, les résultats du 1er tour de juin 2022

démo locale pour Làp

article à paraitre sur le webjournal L’ORTIE juillet 2022

L’arbre à palabres accueillera un Café Climat le vendredi 1er avril 20 h salle du levant au château de Montseveroux. Nous n’avons pas trouvé de bar pour nous accueillir.

Le thème introductif sera : les limites planétaires.  Animé par Jacques Variengien qui utilisera les connaissances et l’intelligence du groupe.

Nous parlerons des rapports du GIEC, du climat, de l’énergie, mais aussi de tous les autres aspects qui doivent retenir notre attention. On verra que la question énergétique n’est qu’une partie du problème et elle ne doit pas masquer la complexité des problèmes.

Pour rester dans l’esprit du café climat, vous pourrez amener vos boissons et encas.

Le plus important est de se mettre en cercle et de se découvrir interlocuteurs en dépassant la centralité de l’animation.

café climat mtsx 1:4