Le confinement nous a empêché de poursuivre notre travail. Et le faire en visio n’a pas intéressé. Pour ne pas vous laisser sans matière à philosopher, je vous laisse ce qui était prévu : un conte iroquois. D’habitude il n’y a pas de thème, les participants parlent librement autour de l’anthropocène, mais j’ai trouvé ce conte tellement profond, qu’il m’a semblé important de faire une entorse à la méthode.

J’espère que vous aurez le loisir en famille, entre amis (dans la limite…) d’explorer ensemble tous les sentiers qu’offre ce conte. Attention : il n’y a pas de bonne réponse dans un conte, il y a plusieurs entrées donc plusieurs sorties. L’important est le cheminement, on le sait.
Au fait, je n’ai pas laissé la possibilité de me joindre. Si vous voulez me faire part de votre cueillette, vous pouvez me la présenter à l’adresse suivante : montseveroux.larbreapalabres@gmail.com. Je les présenterai, si vous le désirez, avec votre identité. Merci de m’épargner les like, unlike.

Qui parlera au nom du loup ?

Un mythe Iroquois nous servira de base de recherche.

Les tribus réunies en conseil pour décider du prochain lieu de chasse choisirent – à leur insu – des terres habitées par des loups. En conséquence, les Iroquois subirent des attaques qui décimèrent leurs rangs, et il fallut choisir : partir ou décimer les loups ? Conscients que la deuxième option les aurait abaissés, réduits à une sorte de personnes qu’ils ne voulaient pas être, ils migrèrent. Et pour éviter de reproduire l’erreur initiale, ils convinrent que lors des réunions du conseil, quelqu’un serait désigné pour représenter les loups. Depuis lors, tout conseil commence par cette question : qui parlera au nom du loup ?

 

Qu’est-ce que ce mythe dit des Iroquois ?

Que représente le loup dans leur esprit ? Comment un homme pourrait-il représenter, incarner par sa parole, tout ce que cette figure du loup condense ?

Quels enseignements tirer ? Devrions-nous également nous prémunir de dangers – mais lesquels ? – en réservant une place au loup dans nos assemblées ? Qui serait légitime pour l’occuper et parler ainsi au nom du loup ?

Nota : Ce n’est pas le projet de parler du vrai loup qui a rôdé à Montseveroux – en terme de pour ou contre – cependant, il ne s’agira pas d’éviter ce réel-là qui peut nous permettre, via les émotions qu’il suscite, d’ouvrir d’autres portes.